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    Il était une fois, une famille qui se préparait à partir en voilier autour du monde...

Carnet des minis #10 : Covid19

“Maman, ça fait longtemps qu’on est pas allés glisser au parc pour se dégourdir..”

“Oui, t’as bien raison, Matey.”

“Puis moi, j’aimerais aller faire l’épicerie avec Daddy.”

“Je comprends ma puce, mais maman préfères que tu y ailles pas.”

Les enfants sont en isolation volontaire sur le bateau depuis 9 jours. Ils savent bien toute cette histoire de Coronavirus car cela a créé un gros lot de déception de ne pas pouvoir voir leur Pappy et Granny avec nous pour traverser le Pacifique comme prévu.

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Prepare for war!

La grande guerre de 11 ans

“Un jour Cass, nous aurons un bateau sec”, dis-je en descendant dans Sputnik. C’était il y a 8 ans et j’étais une fois de plus accueilli par des flaques d’eau sur le plancher. Un mélange d’eau de pluie provenant du mât, de condensation due au froid du Québec et de millions de fuites inconnues. Je voulais avoir un bateau sec. Un bateau sans eau dans la cale. Ce qui n’est pas une mince affaire, vu que Sputnik avait 27 ans. Et que c’est… un bateau.

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Vlog 09. La Guadeloupe

Si l’odeur de pain frais vous réveille le matin, que l’eau est plus bleue que bleue, et que la nature est d’un vert éblouissant… alors vous êtes en Guadeloupe! 🌴🥭

2 ans aujourd’hui!

Je me suis réveillé ce matin pour trouver un e-mail de renouvellement de notre nom de domaine; déjà 2 ans que nous avons décidé de créer saltymatey.com! D’une étrange façon, c’est une étape importante dans notre voyage ! Il y a 2 ans, nous étions en train de discuter avec MDF Instrument en ligne à propos de leur stéthoscopes ; comment en choisir un pour notre voyage. La question s’est transformé en une séance de chat d’une heure dans laquelle nous avons expliqué à l’agent notre projet en long et en large; pourquoi nous avions un désir si fort d’aller explorer les océans avec nos enfants. Étonnament, notre histoire a vraiment résonné chez eux et le président de la compagnie était en ligne avec nous soudainement pour nous demander si nous avions un site web ou quelque chose; ils voulaient nous parrainer…. 😲🤯

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Vlog 08. Des Îles Vierges américaines jusqu’à St Martin

Comme on aurait aimé pouvoir passer plus de temps dans les magnifiques Îles Vierges américaines! Mais nous sommes arrivés à St-Martin, accueillis par des dauphins, un lever de soleil glorieux et l’espoir de pouvoir bientôt remplir nos ventres de fromage français et baguettes de pain!

Sujet chaud : qu’est-ce qu’on mange?

Rien n’est facile sur un bateau. Du lavage fait dans une chaudière, qui reste ensuite étendu sur les filières pendants 4 journées de pluies avant de pouvoir enfin(!) dormir dans des draps(!!) – jusqu’à rattraper à temps son assiette qui décide sans crier gare de partir s’écraser sur le plancher parce qu’une vague sournoise vient d’arriver, gracieuseté d’un bateau passé trop vite.. Rien n’est facile.

Probablement plus que tout autre, la bouffe figure dans les discussions qui reviennent trop souvent, trop rapidement. Pour commencer, le simple fait de se procurer de la nourriture peut être un défi en soi, dépendant de l’ile dans laquelle nous somme… Ou du prix que nous somme prêt a payer pour! (je suis encore fâché contre cette ridiculement petite carotte payé 2.25$ dans les Bahamas. Pourquoi? Je me sentais trop coupable de ne pas avoir donné de légumes frais à mes enfants pendant 2 jours. Avoir une bonne conscience de parent peut être dispendieux..)

Ramener la bouffe au bateau n’est pas parti de plaisir non-plus, marchant parfois plus d’une heure sous le soleil plombant avec un packsac, les bras chargé de sacs, essayant de se dépêcher autant qu’on peut, motivé par le poulet qui dégèle et qui te dégouline dans les culottes…

Une fois avoir tout ramené dans l’annexe et s’être pris une vague ou deux de travers qui a mouillé l’ensemble des sacs, reste le petit défi de ranger le tout. Ce qui veut dire tremper dans l’eau et le vinaigre tous les fruits et légumes pour s’assurer qu’aucune bibittes ne rentre à bord, enlever les étiquettes de toutes le conserve et les laver au vinaigre (les coquerelles se nourrissent de la colle), identifier les conserves (parce que bonjour les surprises quand on oublie!) et ranger le tout. Ce qui dans Pablo est en dessous des lits des enfants, ou derrière les banquettes du salon, ou dans la penderie de la salle de bain d’en avant…mais pratiquement jamais dans la cuisine pour une raison qui nous échappe. Et finalement, ranger ce qui fut un jour froid dans notre frigo qui s’accède en levant le dessus du comptoir. C’est ce qu’on appelle “jouer a Tétris en 3D avec un défi chronométré”, puisqu’on essaie de se dépêcher un max histoire qu’il reste un tantinet plus frais que le reste du bateau.

Mais posséder de la nourriture est juste la moitié de la bataille; faut bien la cuisiner! Jour après jour. 3 fois par jour, avec une sélection de produit qui est.. Comment dire? Timide! Avec un sélection est est TRÈS timide versus une épicerie nord-américaine. L’inspiration s’essouffle vite. Et il fait TELLEMENT chaud dans la cuisine!

Mais une bonne bouffe peut ramener bien des sourires! Donc avant tout passage, on essaie autant qu’on peut de préparer quelque mets qui sortent de l’ordinaire et sont populaire (parce que croyez-moi; la dernière chose que vous voulez faire dans une mer agitée, c’est de se battre avec ses enfants pour qu’ils mangent leur choux de Brussel!). Nous avons aussi tendance à laisser derrière nous la routine; permettant a tous de manger ce qui lui tente au moment où il en a envi, réduisant ainsi de beaucoup le mal de mer. Malgré tout, Cass reste très sensible, laissant à Sam le soin du bateau, des enfants et des repas. Donc, on essaie lui simplifier la vie un peu en préparent d’avance quelques repas.

Nous sommes à la veille de notre plus longue traversée à date, laissant derrière nous Bonaire demain soir pour une arrivé à Colon, Panama. Un passage d’environ 800 miles nautique qui devrait nous laisser en mer pour 6 jours, si on se fait au vents faible annoncé. Ce qui veut dire qu’aujourd’hui, Sam a passé la journée complète dans la chaude (41°C!) cuisine pour nous cuisiner un menu qui devrait faire sourire et saliver l’équipage.

Ce qui est prévu pour notre passage vers le Panama:

Jour 1
– Muesli et yaourt avec poires fraiches
– Baguette, camembert, chorizos and pommes vertes
– Un classic; ragout de boeuf au vin rouge (parce que Noël approche!)

Jour 2
– Toasts avec un choix de beurre de peanuts ou confiture de gingembre pour ceux à l’estomac plus fragile
– Pain au lentilles vertes, champignons et fromage cheddar fort
– Spag gratiné au poix-chiches et saucisses

Jour 3
– Grilled-cheese avec muffins au courgettes et chocolat
– Sandwiches
– Pâtes au épinards et lardons avec fromage feta fondu

Jour 4
– Pain au carottes, raisins et chocolat (je devrais vraiment dire gateau..)
– Croque-monsieur au salami et gouda
– Ragout de boeuf

Jour 5
– Bon matin burritos! avec oeufs brouillés, steak haché et fromage dans un tacos
– Salade de riz avec poulet, petit pois, maïs, tomates et céleri, vinaigrette au yaourt et miel
– Pizzas : steak fumé, poivrons jaunes, oignon rouge et gouda vieilli sur une pâte mince fait-maison au basilic, bière et farine entière

Jour 6
– Crumble de muesli, pommes et abricots
– Soupe au curry
– Spag

Les plans sont fait pour être changé sitôt tracé, mais la bonne nouvelle est que tout ce menu est déjà cuisiné en enveloppé, n’attendant seulement que quelqu’un fasse réchauffer une portion pour un compagnon affamé. Et nous avons aussi une belle collection de sac de légumes déjà préparé avec hummus, oeuf cuit-dur et saucissons. Sans compter une tonne de collation, allant de la simple soupe ramen a la gamme complète de biscuits, popcorn, chocolat, crackers, etc etc. Mais pour les enfants, un passage veut surtout dire qu’ils auront enfin droit de puiser dans leur sac de bonbons d’Halloween, ce qu’ils attendent depuis longtemps!

La bière de célébration. Avant chaque traversé, Sam achète une bonne bière qu’il garde pour notre arrivé dans un nouveau pays. On blague parfois que cette bière représente 50% de la motivation qu’il a de nous ramener à terre…

Et ne vous inquiétez pas. Sam étant Sam, tout ces plats sont recette double, ce qui veut dire selon Cass que nous pouvons facilement être 14 jours au large avant de penser au paquet de saucisses à hot-dog qui attend pour la mac&cheese de célébration!

Chapitre 31. Perdus en République Dominicaine

PLOUF!!!

-OH MERDE!

 

J’empoigne le VHF à la vitesse de la lumière.

 

-Handy Andy! Handy Andy! Ici Pablo. Pablo.

 

J’attend complètement paniquée.

 

-Pablo. Ici Handy Andy. Comment puis-je vous aider?

-Je viens d’échapper mes lunettes soleil dans l’eau. Il faudrait nous envoyer un plongeur vraiment rapidement.

-On arrive dans une heure tapante.

-…Ok merci.

 

Une heure! Ils sont fous! Ce ne sont pas des lunettes fumées du Dollarama, elles sont adaptées à ma vue. L’eau ici à Luperon, République Dominicaine est loin d’être celle des Bahamas. On voit peut-être 2 pieds en avant de soi au mieux. Il n’y a aucune chance que je retrouve mes lunettes moi même avec un tuba dans 17 pieds d’eau. Même si je les ai échappé directement sous le bateau. Il n’y a aucune chance qu’un plongeur les retrouve dans 1 heure avec tout le courant dans la baie.

 

-Je t’avais dit que ça prenait une corde pour les attacher Cass, dit Sam.

-OH! FERME-LA!!! 

L’eau est moins joli, mais le paysage plus luxuriant qu’aux Bahamas.

Je suis tellement fâchée que Sam n’ose plus ouvrir la bouche. Dans l’attente, je réalise qu’il est temps qu’on parte de la République Dominicaine.

 

Ça avait commencé de la même façon 2 semaines plus tôt:

 

PLOUF!!!!

 

-MERDE! MERDE!

 

J’avais avancé vers la descente du bateau pour parler à mon super mari qui nous cuisinait un déjeuner de champion suite à une nuit de navigation assez intense avec des vagues de 8 pieds durant notre passage de Turk et Caicos vers la République:

 

-Sam…Je viens d’échapper ton couteau dans l’eau…

-Mon couteau à poisson? MON RAPALA? Pas celui que Vincent m’a donné voilà 3 ans en me disant que ça serait LE couteau quand j’attraperais du poisson? C’est de CE rapala que tu me parles?

– Euuhhh…oui.

-!&*$#(&*) …

-Écoute…eee… On a pas besoin d’un Rapala maintenant. On a pas pêché de poisson! En fait, en ce moment les lignes à pêche sont toutes emmêlées derrière le bateau. Voudrais-tu venir démancher tout ça vu qu’on arrive dans l’entrée de la baie de Luperon, tu sais, avant que ça se prenne dans les lignes d’un autre bateau ou pire dans notre hélice…?

 

 

Essayer de changer de sujet n’avait clairement pas rendu Sam plus heureux ce matin là.

Ensuite, le deuxième jour après notre arrivée, nous avions célébré mon anniversaire avec les amis de La Metta. Salty était tellement excitée de montrer à ses amis sa licorne. (Elle a reçu un oeuf, tu le mets dans l’eau, puis tu traines le pot partout au cas où le bébé licorne naitrait, incluant dans les sorties en dinghy, à l’épicerie, etc, etc, etc, et puis une licorne sors de l’oeuf. Un peu comme les éponges dinosaures quand on était jeunes.)

 

-Sam as-tu vu la licorne de Salty quand on est partis du pub?

-Je pensais que c’est toi qui l’avait Cass?

-Qu’est-ce que tu veux dire par moi qui l’avait!?  C’est la petite Leeloo qui l’avait il me semble.

-Ok, alors si c’est le cas, pourquoi tu me demandes à moi?

Emmener ses enfants au pub en République? No problemas.

-Parce qu’on ne l’a plus, et elle non plus! On a perdu le bébé licorne Sam. Il faut pas que Salty sache ça… MERDE! MERDE!

-…MERDE! 

J’étais retournée au pub le lendemain, apportant un dessin de la dite licorne. Pas de licorne.

 

-MERDE…

-Elle s’en est pas encore rendu compte Cass. 

-Ça va finir par arriver Sam. Pi on va avoir la pire crise qu’une enfant de 5 ans puisse faire.

 

 

Une semaine plus tard, un homme avait traversé la rue. Ouvrant la main, quelle ne fut pas ma surprise de voir… la licorne de Salty!

-ILS L’ONT TROUVÉ!!! OH. MY. GOD!

-Mon Rapala? avait répondu Sam.

-Ben non franchement! La licorne je veux dire!

-Bien sûr la licorne! Pourquoi on s’inquiéterait de mon super couteau dispendieux quand on peut se stresser sur la disparition de la licorne à 1$. HEIN?

 

Je sors de ces pensées alors qu’Handy Andy arrive avec le plongeur.

 

-Tu sais qu’il n’y a pas de chances qu’ils le trouvent, hein Cass…

-OH FERME-LA SAM! dis-je toujours fâchée.

-Combien te demandent-ils?

-Aucune idée…

-Eh bien! J’espère que tu réalises qu’on devra payer même s’ils ne trouvent rien Cass.

-OH FERM…. ouin….  Ouin. 

 

J’avale ma salive de travers. Je n’ai pas du tout négocié le prix à l’avance avec eux. 

 

-Vous croyez qu’il trouvera mes lunettes? demandais-je naÏvement à Handy Andy.

 

-Il faut prier madame, dit-il en mettant du gaz dans le compresseur. Prier BEAUCOUP, ajoute-t-il en me regardant le plus sérieusement du monde. 

Après 5 minutes, mes doigts sont engourdis à force d’être croisés espérant une chance inespérée. Le plongeur sors de l’eau : 

 

-Vous avez un bon karma madame! dit Handy Andy me montrant fièrement les lunettes. MES Lunettes retrouvées dans le fond boueux de la baie de Luperon.

-ILS LES ONT TROUVÉS!!!! OH.MY.GOD!

 

Plus tard ce soir là;

-OUFFF…il est temps qu’on parte d’ici Sam. D’abord le Rapala, ensuite la licorne, finalement mes lunettes de soleil. On va perdre quoi ensuite!
-La tête! répond Sam.

-Ha. Ha. Ha… Au moins, on aura été chanceux. 

 

Il se retourne et regarde l’entrée de la baie de Luperon, là où son Rapala repose au fond. Et où il reposera sûrement à jamais. Il me répond:

 

-Pffffff….parle-pour toi! 

 

Image titre: La côte de la République Dominicaine est difficile à naviguer, c’est le moins qu’on puisse dire. Un homme nous a raconté à quel point il préfère sa nouvelle moto à son ancien voilier. “Je peux en faire dans n’importe quel vent. Pas de fenêtre météo à attendre. Ça c’est la liberté!” J’adore sa philosophie! 😀 Mais c’est drôlement moins pratique avec 2 enfants.